Saison 2023/2024
Racing Club de Strasbourg

Changer d’entraîneur, la solution ?

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Par superdou
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Le Racing est en difficulté cette saison, luttant pour le maintien, après un début de saison très compliqué. Du coup, la tête de Laurey est mise à prix. Mais changer d’entraîneur, est-ce vraiment efficace ?

On entend souvent parler de choc psychologique qui permet d’améliorer les résultats lorsque l’entraîneur est remplacé. On entend aussi souvent parler de fin de cycle pour un entraîneur qui est resté un bon moment sur le banc d’un même club, comme c’est le cas de Laurey qui a battu le record de longévité pour un entraîneur au Racing. Il est temps d’analyser ceci à l’aube des chiffres et des résultats lors des changements d’entraineurs passés. Et au Racing, club qui a vécu l’instabilité du banc comme une chose commune pendant des années, il y a de quoi analyser.

Afin de ne pas avoir un football trop différent, je vais limiter l’analyse sur les 30 dernières années. C’est parti :

1995 : Jacky Duguépéroux remplace Daniel Jeandupeux

Nous en sommes à la 30ème journée de championnat, le Racing se trouve à la 11ème place du classement, en-dessous des attentes au vu de la qualité de l’effectif, mais surtout, avec de gros problèmes dans les vestiaires. Le Racing n’a plus gagné depuis 7 matchs, mais n’a au final perdu que 2 fois, accumulant les matchs nuls durant cette période.
L’arrivée de Duguépéroux, alors entraîneur des U17, se soldera par 2 victoires et une défaite (à Monaco) lors des 3 matchs suivant, on peut donc bien parler de choc psychologique, même si, au final, le Racing ne gagnera qu’une seule petite place au classement final.

1998 : René Girard remplace Jacky Duguépéroux

Nous en sommes à la 23ème journée de championnat, et le Racing est relégable à la peu envieuse 19ème place du classement. Le Racing n’a pris que 3 points en 6 journées de championnat, avec une seule victoire pour 5 défaites.
L’arrivée de René Girard, qui entraînait Pau en CFA, va permettre au Racing de remonter au classement. Dès les 3 premiers matchs, le Racing fait match nul à 2 reprises puis s’incline, avant de réussir une série de résultats qui lui permettra de terminer à la 13ème place du classement final.
Si on ne peut pas vraiment parler de choc psychologique, force est d’avouer que le pari a été gagnant.

1999 : Claude Le Roy remplace Pierre Mankowski

Nous en sommes à la 16ème journée de championnat, et le Racing est relégable à la 17ème place du classement (il n’y avait que 18 clubs en Ligue 1 à cette époque). Le Racing reste sur une seule victoire en 11matchs, et 6 défaites en 7 matchs.
Claude Le Roy, alors manager général du club, avait choisi quelques mois plus tôt Pierre Mankowski. Au vu des résultats, Patrick Proisy décide de remettre son manager général sur le banc pour sauver ce qui peut l’être. Dès son arrivée, 2 victoires et 1 nul montre à quel point le choc psychologique fut présent. Le Racing va faire une remontée très intéressante et finira 9ème cette saison-là.

2000 : Yvon Pouliquen remplace Claude Le Roy

L’embellie de l’ex manager général ne dura qu’une seule saison. Dès la 17ème journée de championnat, le Racing végétant à une place de relégable à nouveau (17ème), ce fut à son tour d’être évincé, après une série de 8 matchs avec une seule victoire.
C’est l’entraîneur de l’équipe réserve, Yvon Pouliquen qui lui succède, mais les résultats ne furent pas meilleur de suite, vu qu’il dû attendre 8ème match pour voir enfin la victoire des siens. Le Racing finira la saison bon dernier et sera relégué en Ligue 2.
Le changement d’entraîneur ne servi donc strictement à rien, si ce n’est à se débarrasser de Claude Le Roy qui aura apporté bien des problèmes au club, mais c’est une autre histoire.

2004 : Jacky Duguépéroux remplace Antoine Kombouaré

A peine 9 journées de championnat se sont déroulés que le Racing décide déjà de changer d’entraîneur. Il faut dire qu’il y a déjà le feu au lac, le Racing est bon dernier de Ligue 1, avec à peine 4 points en compteur, et de gros problèmes dans l’équipe, qui joue clairement contre son entraîneur.
L’arrivée du pompier de service, Jacky Duguépéroux, alors recruteur pour le Racing, va immédiatement être bénéfique avec une victoire et un nul pour commencer. Le Racing finira finalement 11ème de Ligue 1.

2009 : Pascal Janin remplace Gilbert Gress

Le Racing est en Ligue 2, et voit durant l’été son messie revenir pour une troisième fois. Chilles est de retour et cela allait chauffer. Sauf que rien ne se passe comme prévu, les joueurs étant vent debout contre ses méthodes, et il ne fallut que 2 matchs, dont l’un de coupe, pour que son départ soit acté.
C’est donc après une seule journée de championnat, et une défaite, que son adjoint Pascal Janin récupère le bébé. Les débuts furent laborieux avec une défaite suivie de 2 nuls. La suite ne fut guère meilleure. Le Racing finira 19ème et relégable en National.

2014 : Jacky Duguépéroux remplace François Keller

Le Racing revient du CFA2, mais arrivé en National, il est à la peine. Après 26 journées, il est 17ème et relégable. Il reste sur 8 matchs sans victoires, dont 6 défaites.
Le retour de Duguépéroux ne commença pas mieux avec 2 nouvelles défaites et un match nul. Le Racing ne gagnera qu’une seule place au classement, insuffisant pour éviter une relégation en CFA. Heureusement, il fut miraculeusement repêché par l’affaire Luzenac.

Bilan

En 30 ans, le Racing aura donc changé 7 fois d’entraîneur en cours de saison, dont 3 fois parce que l’équipe voulait la tête de l’entraîneur (Jeandupeux, Kombouaré et Gress). Les 4 autres fois, c’était uniquement parce que l’équipe était dans une spirale négative et en position de relégable.
  • Sur les 7 fois, seuls 3 changements d’entraîneur eurent un effet immédiat, le fameux choc psychologique, dont 2 fois lorsque les joueurs jouaient contre l’entraîneur initial.
  • Sur les 7 fois, seuls 3 changements d’entraîneur eurent un effet positif sur le classement en fin de championnat, dont 2 fois lorsque les joueurs jouaient contre l’entraîneur initial.
  • Sur les 7 fois, le Racing termina la saison en position de relégable 3 fois, dont 1 fois lorsque les joueurs jouaient contre l’entraîneur initial.


Ce qu’on peut en déduire, c’est que le plus souvent, et à moins que le changement d’entraîneur ne soit directement lié à un problème entre l‘équipe et l’entraîneur, le changement d’entraîneur en cours de saison ne sert strictement à rien.

superdou

Commentaires (7)

Flux RSS 7 messages · Premier message par iuliu68 · Dernier message par gohelforever

  • Sur le remplacement de Mankowski par le Roy: le premier a de quoi l'avoir mauvaise, puisqu'il laisser entendre que Le Roy lui a imposé des choix de joueurs.

    Par contre je me souviens bien que le Racing termine 3e ou 4e de la phase retour avec le Roy aux commandes.
  • Tout à fait, Claude Le Roy avait choisi de recruter des joueurs sans l'avis de son ami Mankowski, basé notamment sur des joueurs qu'il avait eu sous ses ordres lorsqu'il était sélectionneur en Afrique.
  • Article très intéressant, merci @superdou.
    Si l'article se consacre beaucoup aux "effets immédiats" sur la saison en cours, on voit aussi que les remplaçants ont 90% du temps montré des limites la saison d'après.

    Le Roy qui remplace Mankowski avec un vrai redressement, qui amènera pourtant à la relégation après malgré Pouliquen.
    Idem pour le pompier Duguépéroux, l'homme des coups, qui a peiné dès qu'on dépannait deux saisons.

    A court terme, 50% du temps ça n'apporte rien. Et quand ça apporte dans les 50% restants, la saison suivante ou la suite n'est pas glorieuse.
  • father-tom a écrit, le 02/01/2021 13:04 :
    Article très intéressant, merci @superdou.
    Si l'article se consacre beaucoup aux "effets immédiats" sur la saison en cours, on voit aussi que les remplaçants ont 90% du temps montré des limites la saison d'après.

    Le Roy qui remplace Mankowski avec un vrai redressement, qui amènera pourtant à la relégation après malgré Pouliquen.
    Idem pour le pompier Duguépéroux, l'homme des coups, qui a peiné dès qu'on dépannait deux saisons.

    A court terme, 50% du temps ça n'apporte rien. Et quand ça apporte dans les 50% restants, la saison suivante ou la suite n'est pas glorieuse.


    En même temps, tes statistiques sont à mettre en perspective avec la "durée de vie" d'un entraîneur du Racing, qu'il soit nommé à l'intersaison ou à l'hiver.
  • Marc Keller ne virera pas Laurey pour la simple raison que ça lui coûtera trop cher. Il suffit d’attendre le mois de juin. Cela m’étonnerait qu’il n’ait déjà une petite idée pour la suite, à juste raison!
  • Moi je pense qu'il a 2 idées derrière la tête. C'est rien de trop pour un grand homme.
  • Merci pour l'article, cette mise en perspective historique est intéressante. j'aimerais, pour ma part, savoir combien de joueurs sont encore totalement avec Laurey, au-delà des discours de façade. Ca peut être une des explications des mauvais résultats actuels. Une autre est une recrutement bcp trop faiblard,. Une autre encore un manque de Grognards dans l'équipe. Seuls Lienard et un minot Simakan - qui va partir - assurent ce rôle : c'est bien trop peu. Et enfin, un manque de qualité, c'est évident, mais qui heureusement nous sauvera peut être car d'autres équipes de L1 en sont aussi victimes dans leur effectif dans ce championnat de niveau L3 à l'échelle continentale.

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