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- Par kaniber68
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J’ai écrit plusieurs articles pour le Stub ces derniers mois. Mais à chaque fois que j’étais sur le point de les envoyer, le Racing ressortait de l’ornière, parfois de manière assez héroïque. Alors, je remettais tout ça sous l’ordinateur, me disant que je n’allais pas en rajouter. Et puis enfin le maintien a été acquis. Le moment est donc venu pour m’allonger sur le canapé.
Quelque chose en nous de désespéré
Rien n’a changé en apparence. La Meinau est toujours bourrée comme un neuf, le Kop égal à lui-même. C’est du moins le sentiment qu’on éprouve devant déPrime Vidéo à chaque match at home, vu que j’ai pas mis une fois le pied dans la cathédrale cette saison. D’autant plus que les zélés commentateurs germanopratins continuent de déverser des tombereaux de louanges sur le Racing, cette ambiance, cette multitude, cette folie communicative, ces tartes flanby… N’empêche, j’ai le sentiment que le Racing continue à avancer comme un poulet auquel on aurait coupé la tête. Et le Peuple Bleu aussi.
BlueCo vide
Rien ne sera plus comme avant. Tout sera comme après. Même si on gagne la Ligue des champions. Ils nous ont viré la winstub pour le fast food. Le Racing pour le « Consortium ». Le foot pour le « Projet ». Altkirch pour Chicago. La cigogne pour l’urubu. Marco Keller pour Macdo Keller. Et la recette pour le pognon. Bref, on pourrait dire tout ça. Et on a envie de l’dire.
BlueCo rtez the killer
Mais d’un autre côté, ils nous ont ramené un peu de ce pognon. Ils nous ont fait entrer dans l’International Board avec un grand frère très intelligent et très rentable, inconnu aux réunions familiales, mais un grand frère quand même qu’on ne voit effectivement jamais, vu qu’il fait ses études à Londres et qu’il ne sait pas que Racing est son autre nom de famille. Mais on nous demande de le tolérer dans le giron maternel, car les parents font ce qu’ils peuvent. Tout comme les nuages font ce qu’ils pleuvent. Et la maman nuage de dire à son nuageon : « Fais ce que tu pleux ! »
BlueCo llaborateurs
J’aime bien les petits frères ou assimilés de notre grand frère, ces garçons dreadlocks qui ont tous le même coiffeur et un peu le même nom, du coup on les confond souvent, qui mouillent à fond ce maillot ES qu’on aime tant et qui veut dire « Eternel Strasbourg. » J’aime bien leur coach, en alsacien on dit « kutsch », sa douceur et sa tempérance d’ours bien léché. Mais bon, je l’aimais déjà avant, ce qui est un avantage. Je suis parfois fier d’eux. Je les soutiens, car on n’se refait pas. Je m’éclate de temps à autre et j’y crois toujours comme avant. Un vieux réflexe qui trouve sa substance dans ces vers essentiels de la Poésie française : « Un seul amour et pour toujours… » Pourtant, pourtant, j’ai une fêlure dans le vitrage. Et un oursin dans ma Meteor.
BlueCo mment ça marche ?
Bon, on a tous pigé. C’est une machine à cash et à la place des haricots rouges, y’a des footballeurs. BlueCo joue à cash-cash. Le Racing fait la déchetterie, y’a pas de sots métiers. Et les cashs sont bien gardés. Ce New Deal doit emmener le Racing dans les hautes sphères de la Ligue 1, nous a-t-on promis. On a bien vu cette année que les choses n’allaient pas tournicoter aussi facilement. Et que finalement on se retrouve grosso merdo dans les mêmes angoisses de fin de saison que les années précédentes ou presque. Mais avec une différence de taille : on a perdu notre Âme !
BlueCo lorectal
Évidemment, y’a des trucs qui nous échappent à nous autres pauvres bêcheurs. Et que Marco a probablement entravés bien avant nous. Notamment le problème du fric, car le vrai ballon du match, c’est le fric. Des charges salariales qui explosent et qui phagocytent un max les recettes. Des droits TV constamment remis en cause, dont l’aléatoire perspective fait trembler le gestionnaire. L’inexorable marche en avant ou crève d’un sport tellement simple qu’on n’imaginait pas qu’il puisse être aussi démentiel. Ce foot qui est devenu une tourmente, une tournante, et qui se complaît à détruire sa beauté naturelle. Comme une maladie auto-immune. Alors peut-être, BlueCo ou WhiteCo ou BlackCo nous évitera-t-il de crever de faim et de bouffer les travées de la cathédrale, ou pire encore, de nous bouffer entre-nous. Why not.
La nostalgie est ce qu’elle est
N’empêche, ce nouveau contexte est beaucoup plus con que texte. Comment espérer, vu l’ADN du « Projet », une maturation de l’effectif, une perspective sur trois saisons par exemple dont on sait tous qu’elle est un angle d’attaque raisonnable et constructif ? Sur un malentendu peut-être. Comment s’attacher à des joueurs dont on sait qu’ils vont se barrer dès qu’ils auront appris à marcher ? L’identification aux joueurs est tellement importante, au Racing on appelle ça « la Liénardisation ». Même si notre ingratitude de supporters-consommateurs nous incline à les oublier trop vite. Car finalement, le bonheur d’un supporter c’est de trembler, avec et pour des joueurs qu’il a adoptés et dont il a le sentiment qu’ils aiment le Racing comme il l’aime. Et même de recommencer en CFA2, mais avec des valeurs humaines et, allez j’y vais carrément vu que je suis désormais un vieux réac chenu et irrécupérable, ALSACIENNES. Alors, voir le Racing devenir une couveuse à dollars totalement étrangère à l’exaltation irrationnelle qui nous anime me désespère un peu, comme le Pinot blanc qui sent le fruit de la passion, la tarte flambée vegan, le wädele-jarret de porc laqué, la choucroute au Thermomix (…)
Le Racing s’en va et je m’en vais un peu avec lui.
Rien n’a changé en apparence. La Meinau est toujours bourrée comme un neuf, le Kop égal à lui-même. C’est du moins le sentiment qu’on éprouve devant déPrime Vidéo à chaque match at home, vu que j’ai pas mis une fois le pied dans la cathédrale cette saison. D’autant plus que les zélés commentateurs germanopratins continuent de déverser des tombereaux de louanges sur le Racing, cette ambiance, cette multitude, cette folie communicative, ces tartes flanby… N’empêche, j’ai le sentiment que le Racing continue à avancer comme un poulet auquel on aurait coupé la tête. Et le Peuple Bleu aussi.
BlueCo vide
Rien ne sera plus comme avant. Tout sera comme après. Même si on gagne la Ligue des champions. Ils nous ont viré la winstub pour le fast food. Le Racing pour le « Consortium ». Le foot pour le « Projet ». Altkirch pour Chicago. La cigogne pour l’urubu. Marco Keller pour Macdo Keller. Et la recette pour le pognon. Bref, on pourrait dire tout ça. Et on a envie de l’dire.
BlueCo rtez the killer
Mais d’un autre côté, ils nous ont ramené un peu de ce pognon. Ils nous ont fait entrer dans l’International Board avec un grand frère très intelligent et très rentable, inconnu aux réunions familiales, mais un grand frère quand même qu’on ne voit effectivement jamais, vu qu’il fait ses études à Londres et qu’il ne sait pas que Racing est son autre nom de famille. Mais on nous demande de le tolérer dans le giron maternel, car les parents font ce qu’ils peuvent. Tout comme les nuages font ce qu’ils pleuvent. Et la maman nuage de dire à son nuageon : « Fais ce que tu pleux ! »
BlueCo llaborateurs
J’aime bien les petits frères ou assimilés de notre grand frère, ces garçons dreadlocks qui ont tous le même coiffeur et un peu le même nom, du coup on les confond souvent, qui mouillent à fond ce maillot ES qu’on aime tant et qui veut dire « Eternel Strasbourg. » J’aime bien leur coach, en alsacien on dit « kutsch », sa douceur et sa tempérance d’ours bien léché. Mais bon, je l’aimais déjà avant, ce qui est un avantage. Je suis parfois fier d’eux. Je les soutiens, car on n’se refait pas. Je m’éclate de temps à autre et j’y crois toujours comme avant. Un vieux réflexe qui trouve sa substance dans ces vers essentiels de la Poésie française : « Un seul amour et pour toujours… » Pourtant, pourtant, j’ai une fêlure dans le vitrage. Et un oursin dans ma Meteor.
BlueCo mment ça marche ?
Bon, on a tous pigé. C’est une machine à cash et à la place des haricots rouges, y’a des footballeurs. BlueCo joue à cash-cash. Le Racing fait la déchetterie, y’a pas de sots métiers. Et les cashs sont bien gardés. Ce New Deal doit emmener le Racing dans les hautes sphères de la Ligue 1, nous a-t-on promis. On a bien vu cette année que les choses n’allaient pas tournicoter aussi facilement. Et que finalement on se retrouve grosso merdo dans les mêmes angoisses de fin de saison que les années précédentes ou presque. Mais avec une différence de taille : on a perdu notre Âme !
BlueCo lorectal
Évidemment, y’a des trucs qui nous échappent à nous autres pauvres bêcheurs. Et que Marco a probablement entravés bien avant nous. Notamment le problème du fric, car le vrai ballon du match, c’est le fric. Des charges salariales qui explosent et qui phagocytent un max les recettes. Des droits TV constamment remis en cause, dont l’aléatoire perspective fait trembler le gestionnaire. L’inexorable marche en avant ou crève d’un sport tellement simple qu’on n’imaginait pas qu’il puisse être aussi démentiel. Ce foot qui est devenu une tourmente, une tournante, et qui se complaît à détruire sa beauté naturelle. Comme une maladie auto-immune. Alors peut-être, BlueCo ou WhiteCo ou BlackCo nous évitera-t-il de crever de faim et de bouffer les travées de la cathédrale, ou pire encore, de nous bouffer entre-nous. Why not.
La nostalgie est ce qu’elle est
N’empêche, ce nouveau contexte est beaucoup plus con que texte. Comment espérer, vu l’ADN du « Projet », une maturation de l’effectif, une perspective sur trois saisons par exemple dont on sait tous qu’elle est un angle d’attaque raisonnable et constructif ? Sur un malentendu peut-être. Comment s’attacher à des joueurs dont on sait qu’ils vont se barrer dès qu’ils auront appris à marcher ? L’identification aux joueurs est tellement importante, au Racing on appelle ça « la Liénardisation ». Même si notre ingratitude de supporters-consommateurs nous incline à les oublier trop vite. Car finalement, le bonheur d’un supporter c’est de trembler, avec et pour des joueurs qu’il a adoptés et dont il a le sentiment qu’ils aiment le Racing comme il l’aime. Et même de recommencer en CFA2, mais avec des valeurs humaines et, allez j’y vais carrément vu que je suis désormais un vieux réac chenu et irrécupérable, ALSACIENNES. Alors, voir le Racing devenir une couveuse à dollars totalement étrangère à l’exaltation irrationnelle qui nous anime me désespère un peu, comme le Pinot blanc qui sent le fruit de la passion, la tarte flambée vegan, le wädele-jarret de porc laqué, la choucroute au Thermomix (…)
Le Racing s’en va et je m’en vais un peu avec lui.