June 2006


Ce bon vieux françois...

27/06/2006 18:11
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Version français classique, encore appelé "ancien français"...

En ce jour d'examen collégial, les heures s'égrennent, languides. L'affainéantissement me gagne, cependant que mes comparses affidés me prêtent une oreille attentive. Un collier de misère étrangle mes sanglots, et l'aheurtement dont j'ai fait montre paralyse toute entreprise. Avec un ahan non dissimulé, j'esquisse un sourire empreint d'amertume. Je n'accorde point d'attention aux bavarderies et deviens le spectre de moi-même, mon âme lacérée errant dans les couloirs vides. Vacuité asphyxiante... Répression de mes élans hypocoristiques... J'extravague... Il me faut à présent me déprendre de cette furieuse fange dans laquelle je me suis abandonnée...

"L'espérance est un risque à prendre..." (Georges Bernanos)

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(Purgatory, Georgi Ostashov)

Mais ou et donc or ni car ?

24/06/2006 13:53
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Profitant d'une pause ce matin pour prendre un bain de soleil, je me suis installée dans la cour de l'école, sur un banc, et j'ai fermé les yeux... Au bout de quelques minutes, mon attention fut attirée par un drôle de manège : un conciliabule d'oiseaux. Jamais vue pareille jacasserie !!!!! Et vas-y que j'te
cui-cui à tue-tête, que j'te roucoule, que j'te parade à grands déploiements de plumes ! Maître corbeau, par l'odeur du goûter alléché, vint faire la classe : il allait aujourd'hui enseigner à ses ouailles l'art de picorer les miettes de pains au chocolat à sa place. Pas gonflé, l'autre, hé, avec son corps beau et son ramage ! Au milieu de ce tintamarre, une armée de fourmis se fraye un chemin, transbahutant sur son dos les restes de viennoiseries... Saperlipopette, ça sonne, ça tintinnabule, le charme est rompu... Place à d'autres piailleurs... Rouhhhh rouhhhhhhhhh...

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Icare est la figure symbolique de l'aspiration des hommes à s'élever comme les oiseaux dans les airs, à s'y déplacer sans souffrir de la pesanteur, à s'affranchir des liens terrestres... Il est aussi par là, un avertissement contre l'orgueil humain. Pour les Grecs, il fut la personnification de l'imprudence, de l'ivresse de la découverte, de la démesure, alliées à la désobéissance. C'est le symbole de l'envol, du léger, de l'immatériel, de l'élévation vers le sublime...

"Sous tes ailes de fortune, Icare t'enviera,
Quelle est cette étoile qui vacille comme un prunier ?
Icare rougit de ta prunelle audacieuse ;
En toi, vit une harpe limpide aux cordes timides.
Les murs ont craché les eaux de vaisselle,
Les morts ont craché les odeurs d'aisselle,
Le laid et le puant et le faux sont diaphanes.
Icare le sait, il t'envie, tant vivace, hors du temps vigilant.

Un oeil crasseux semble s'être accoudé à tes ailes
Est-ce la peur qui vient briser ton envol ?
Tes larmes - ces perles-là ne sont pas essentielles,
Sèchent comme le jus d'orange sur les planchers vernis.
Tes cheveux, chevaux sauvages, reflètent l'éclipse des rires.

Musique flamenco, fiasco magique,
Tu danses comme une toupie digitigrade,
Les corps à l'unisson, les cordes au diapason,
Lorca ne croirait pas que même tes bras se balancent
Aussi rapides que des flûtes enchantées,
Même ta bouche gratte des notes
Plus amères que celles des guitares.
Icare t'envie, il convoite les membranes de tes ailes.

Les arbres, vastes parapluies, sous lesquels tu t'abrites,
Font de leurs branches un couffin de verdure où tu ris,
Ce rire a giflé ta larme, combat unique et magistral,
Tu as gagné sur toi-même,
Tes ailes s'ouvrent plus haut,
Tu t'envoles. Icare hurle englué dans la cire,
Il colle les plumes une à une, lui, dans son dédale.

Autour de la terre obsédée par des effluves de menthe âcre,
Odeur qui viole les hirondelles sur des cheminées imaginaires,
Un pas, un coup, une fenêtre - tu es là partout.
Matins pluvieusement gris, trottoirs dégueulasses, mais
Nous avons gagné sur nous-mêmes
Nos ailes s'ouvrent plus haut
On s'envole. Icare frémit englué dans la cire,
Il colle les ailes une à une, lui, avec Dédale.

Enveloppée dans tes rêves comme une puce dans une veste,
Tu t'es fait écraser, tique gorgée de chaleur humaine,
Sache que chaque aurore est une princesse maniaque
Ravissante mais incessante. Le soleil se lève aussi.
Le serpent de l'angoisse m'a vendu son venin,
Icare l'a étranglé de ses mains de bougie,
L'oursin des jérémiades n'a plus de piques,
Icare a joué coeur, coup sur coup.

Tes ailes te tricotent une robe de plumes,
Les cendres font la course, faux départ.
Un midi, tu assiéras tes maux sur tes genoux
Ils seront si légers que tu pourras les insulter.
La tourmente n'a qu'un troupeau, pas de drapeau.
Tes bras seront nos flocons de juin, doux et bleus,
Loin des giboulées de jaquemarts.
Tes mains, nos suaves parfums aux arabes saisons,
Seront celles d'un enfant aux prières novembresques.


Plus de vieux mégots sur nous, poupées pourpres,
Icare t'a caressée du bout des songes, pauvres singes,
Spirale de nausées à la tête planétaire,
Les ailes sont cousues au dos sacrifié, Icare, frère,
Envole-toi vers la lune, elle ne brûle pas,
Elle embrase d'or..."

Auteur inconnu

Keen on him ?

22/06/2006 22:45
295 lectures
I don't know your face, no more
Or feel the touch, that I adore
I don't know your face, no more
It's just a place, I'm looking for

We might as well be strangers, in another town
We might as well be living, in a different world
We might as well

I don't know your thoughts these days
We're strangers in, an empty space
I don't understand your heart
It's easier, to be apart


We might as well be strangers, in another town
We might as well be living, in another time
We might as well, be strangers - be strangers

For all I know of you now
For all I know

KEANE "We might as well"
http://blogs.warwick.ac.uk/images/mmannion/2005/11/02/bye.png

Mon coeur... Mon amour...

21/06/2006 14:56
239 lectures
4ème jour sans bruit... Son lit reste désespérément vide, ses cris de joie, ses rires n'emplissent plus la maison... Tout est à sa place, bien rangé, pas un jouet qui traîne pour me faire trébucher...

Mon pti bout est en vacances... "Maman j'ai pris un gros navion ! Même pas peur !!"

Elle est heureuse, elle est loin, sans moi...

Ironie du sort, c'est en Espagne qu'elle dore...

http://wilfrid_hoffacker.blog.lemonde.fr/photos/uncategorized/bas...

Un bisou d'amour... Un bisou d'esquimau... Un bisou de papillon...

L'école est (bientôt) finie...

19/06/2006 18:27
295 lectures
Les cahiers au feu... Et la maîtresse au milieu...

Encore une année qui s'achève... Les premières batailles d'eau font rage, tandis que les dernières heures de colle pleuvent. Nos ultimes miettes de patience s'étiolent...

Par bonheur, dans cette effervescence pré-estivale, un rendez-vous incontournable : le spectacle de fin d'année.

Le thème : "Banana Beach".

S'y succèdent différents tableaux, de la parodie des profs, en passant par les brailleries choralistiques sous les sunlights des tropiques, pour finir par une démonstration de hip-hop (ah bah ouais, faut vivre avec son temps hein !!). Et me voilà affublée d'un collier de fleurs, à danser la macarena sous l'oeil ébahi des élèves...

Le seul hic, si je puis dire, c'est que pour boire une bière ou fumer une clope, faut s'cacher... Alors avec les copains on redevient de sales mômes, on décide d'aller s'enivrer au bord du Rhin, à jouer au frisbee, les pieds chatouillés par l'herbe fraîche et rase, dans l'insouciance qu'on croyait perdue...

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Des livres et moi...

11/06/2006 19:51
351 lectures
Boulimie de lecture... Au fil des pages, je redécouvre Balzac, Zola, Aragon, et Rimbaud...

Sensation...

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds,
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, heureux comme avec une femme...

Rimbaud, mars 1870

http://collections.ic.gc.ca/waic/lybruc/lybruc03.jpg

Car..men...

08/06/2006 20:54
677 lectures
Elle entendit une portière claquer. Elle n'eut pas le temps de se retourner qu'elle sentit l'étoffe imprégnée de chloroforme lui faire perdre connaissance...

C'était la première fois que Mathilde se rendait à l'opéra. On y jouait " Carmen" ce soir-là. Lorsqu'elle avait rencontré Esteban, l'été précédent à Madrid, ils s'étaient aimés sur cet air tragique. Aussi tragique que l'histoire qui s'ensuivit.

Mathilde avait littéralement fondu devant la grandiloquence de cet homme si particulier. Il en fut de leur aventure comme il en est des amours de vacances : brève mais intense. Elle ne parvenait pourtant pas à se défaire du souvenir de leur première nuit. Cet instant magique où ils avaient dansé, à l'ombre de la lune. Le moment où il l'avait embrassée, au-dessus du goban...
Esteban était joueur de Go, et disputait alors un tournoi dans la capitale. Mathilde, qui devait couvrir l'évènement pour un canard français, découvrait ce monde étrange, mélange de lourds silences et de claquements secs. Lorsqu'elle vit Esteban pour la première fois, son regard fut immédiatement attiré par l'agilité de ses mains : longues et fines, majestueuses danseuses au-dessus du damier. Captivée par l'étonnant manège qui se jouait devant elle, elle se faufilait entre les tables, le pas léger, féline au milieu des loups. Les effluves de son parfum firent tourner quelques têtes. Esteban ne lui avait prêté aucune attention, trop occupé à disputer une partie difficile. Mathilde se dirigea vers le coin de la pièce, s'appuya contre le chambranle d'une porte, et se mit à l'observer. Il était plus jeune que les autres joueurs, son oeil noir était vif, ses gestes précis. Le match s'annonçait âpre. Elle sortit un étui à cigarettes de son sac, en prit une qu'elle alluma d'un craquement d'allumette. C'est alors qu'il tourna la tête et la vit. Leurs yeux se croisèrent dans les volutes de fumée, duel visuel présageant un tout autre combat. Il baissa le regard le premier et retourna à sa partie. Mais le trouble qu'elle venait de provoquer en lui suffit à le destabiliser. Ses erreurs se succédèrent, il perdait de plus en plus de terrain, jusqu'à se retrouver piégé. Seki. Situation bloquée. La fatigue l'emporta et il se résolut à abandonner...

Sa cigarette consumée, Mathilde avait décidé de rejoindre son hôtel, pour y finaliser l'écriture de son article. La nuit tombait, elle errait dans les méandres des ruelles madrilènes lorsqu'elle sentit une main agripper la sienne. Elle se retourna et se retrouva face à lui. Un sourire malicieux illuminait son visage, et avant qu'elle ait pu prononcer une seule parole, il mit un doigt sur sa bouche et l'entraîna à travers la foule. Ils bifurquèrent soudain dans une ruelle sombre, où il la plaqua doucement contre la façade d'une maison. Mathilde s'abandonna dans ses bras... Tandis que la main d'Esteban remontait lentement le long de sa jambe, se glissant sous sa robe légère, un frisson la parcourut... Au loin on entendait la complainte de Carmen, gitane au destin fatale... Il était dit qu'elle n'oublierait jamais cette nuit...

Lorsqu'elle recouvrit ses esprits, elle comprit qu'elle se trouvait à l'arrière d'un véhicule bringuebalant sur une route chaotique. Ses yeux étaient bandés, ses poignets entravés. Elle avait froid. Etrangement elle ne ressentait aucune crainte. Brusquement le véhicula stoppa, quelqu'un la fit sortir, sans bruit, sans violence. Elle trébucha sur quelque chose, son talon se brisa. Elle suivit son geôlier, sans résistance. Mathilde se rendit compte qu'elle était nue au moment où son dos se retrouva plaqué contre l'écorce d'un arbre. L'étranger la ficela méthodiquement, sans mot dire. Elle se tenait là, immobile, dévêtue, le vent froid et sec fouettant sa peau. D'un geste assuré, l'homme passa une main sur son ventre. Mathilde frémissait : était-ce du désir ou de la peur ? L'homme approcha son visage du sien, lui retira son baîllon, ses lèvres frôlant celles de Mathilde. C'est alors qu'elle reconnut son parfum, celui qui l'avait enivrée ce soir-là, dans cette ruelle...

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Profession : es...pionne...

07/06/2006 17:48
550 lectures
Mata Hari pour vous servir... Ou vous asservir...
Qui est l'esclave, qui est le maître ?
C'est une histoire de fou... de joug... de flou...
D'une maîtresse sans maîtrise
Scission de la session...
Sécession ou cessation...
Sans cesse...

Je connais une esclave que son affranchissement rendrait timbrée...

http://www.puzzletfactory.com/Puzzles/s1001ange179.jpg


Sors de ma tête...

04/06/2006 16:40
351 lectures
Nulle lecture possible sans qu'il ne se rappelle à mon bon souvenir...
Version contemporaine ou classique...

"Les yeux de Kibble se rétrécirent un instant.
- Vous avez repris une affaire ancienne ?
Rider acquiesça d'un signe de tête.
- Très ancienne même, dit-elle.
- Quoi, un truc mort ?
- On appelle ça une affaire non résolue, précisa Rider.
Kibble hocha la tête d'un air pensif.
- Un seul bonhomme ne peut pas tout faire.
- Il peut faire démarrer les choses, enfin...faut croire."

Deuil interdit, Michael Connelly


"Il sortit après avoir éprouvé dans cette conversation des délices inconnues ; mais il demeura convaincu que la marquise était de ces femmes dont la conquête coûtait trop cher pour qu'on puisse entreprendre de les aimer. "Ce serait, dit-il en s'en allant, du sentiment à perte de vue, une correspondance à fatiguer, un sous-chef ambitieux !" [...] Au lieu de se livrer avec naïveté au bonheur d'aimer, il voulut alors jouer un double rôle. Il essaya de paraître passionné, puis d'analyser froidement la marche de cette intrigue, d'être amant et diplomate ; mais il est jeune et généreux, cet examen devait le conduire à un amour sans bornes ; car artificieuse ou naturelle, la marquise était toujours plus forte que lui. Il persistait dans sa méfiance et soumettait les situations progressives par lesquelles passait son âme à une sévère analyse, qui tuait ses propres émotions. "Aujourd'hui, se disait-il à la troisième visite, elle m'a fait comprendre qu'elle était très malheureuse et seule dans la vie, que sans sa fille elle désirerait ardemment la mort. Elle a été d'une résignation parfaite. Or je ne suis ni son frère ni son confesseur, pourquoi m'a-t-elle confié ses chagrins ? Elle m'aime..."

La femme de trente ans, Honoré de Balzac

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Ah les mômes...

01/06/2006 18:57
434 lectures
Il y a ceux qui vont bien. Qui viennent à l'école avec le sourire, vous gratifiant d'un "WESCH!!" enthousiaste. Ceux moins démonstratifs, qui vous prouvent leur attachement par des croquis naïfs. Ceux qui ne parlent pas. Ceux qui parlent trop. Ceux qui se décomposent dès que le son de votre voix dépasse 2 décibels. Les agressifs, les méchants, les sournois, les menteurs, les violents, les ptis cons, les voleurs. Il y a les gentils, les serviables, les léche-bottes, les casse-pieds, les idiots, ceux qui crient, ceux qui puent, les grognasses, les insolents. Les amoureux, ceux qui vous écrivent de tendres poèmes.
Et puis ceux qui vont mal. Très mal. Qui infligent à leurs corps d'atroces souffrances. A l'aide d'une seringue, d'un rasoir, d'un compas, ou encore d'un bébé...

Il faut bien que jeunesse se passe... Oui mais vite alors !!!

http://www.ariovist.de/spp02.jpg

"- Moi, déclara Zazie, jveux aller à l'école jusqu'à 65 ans ! Oui, jveux être institutrice !
- Et pourquoi tu veux l'être, institutrice ?
- Pour faire chier les mômes ! je serais vache comme tout ! Je leur ferai lécher le parquet. Je leur ferai manger l'éponge du tableau noir. Je leur botterai les fesses. Parce que j'aurai des bottes, avec de grands éperons pour leur larder le derche !..."

Zazie dans le métro (Raymond Queneau)
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